J'aborde le dessin plus comme une construction qu'une traduction,
le dessin me permet de trier et d'agencer précisément des éléments
qui m'intéressent. Au départ, il s'agit toujours d'un objet,
généralement un produit proposé dans une vitrine, un catalogue ou
un magazine, ensuite vient s'ajouter la question de l'usage, à
quoi sert-il, comment devrait-on s'en servir, à quel prétendu
besoin répond-t-il.
Dans la série des "Intérieurs" je représente des personnages qui
se servent de ces objets mais dans un rapport quelque peu troublé,
je décale leurs comportements jusqu'à l'absurde en jouant par
associations d'idées.
La
norme m'intéresse parcequ'elle renvoie aussitôt à la marge de
manoeuvre propre à l'individu, mes dessins tentent de rendre
compte de quelquechose qui tiendrait à la fois du singulier et du
commun, qui confronterait la complexité du cas particulier à sa
représentation générique et catégorisée. J'interroge ces deux
points de vue en testant plutôt l'élasticité de cette marge: à
quel moment un comportement est-il considéré comme déviant ?