A l'occasion de sa cinquième exposition depuis son inauguration en
septembre 2003, M-PROJECT présente 5 nouvelles photos digitales de
l'artiste américain Craig Kalpakjian.Inspiré du minimalisme et
de l'art conceptuel, c'est en préparant l'accrochage d'une de ses
expositions sur son ordinateur à la fin des années
90, que Craig Kalpakjian a réalisé le potentiel de cet outil pour
diriger son travail dans une nouvelle direction.
Craig commence par dessiner une maquette d'un espace avant d'ajouter
les détails comme la lumière, la surface, la texture ou le contraste.
Il choisit ensuite une perspective et fait un tirage photographique
du résultat. Obsédé par le volume d'informations contenu dans chaque
image, il travail à l'échelle microsopique sur chaque pixel. La
création digitale de chaque image représente ainsi plus d'un mois de
travail. Cette technique lui permet d'explorer plus directement
l'espace autour des objets, un espace qui l'a toujours plus
intéressé que les objets eux-mêmes.
Pour autant la qualité du travail de Craig Kalpakjian ne réside
pas dans une dextérité technologique particulière mais dans
l'effacement de celle-ci au profit d'une reflexion qui tend a
réveler le monde immatériel qui nous entoure en faisant abstraction
de toute présence humaine, de son créateur en quelque sorte.
Confrontés à ces images à la fois mystérieuses, angoissantes et
parfois ironiques, nous ne pouvons nous empêcher de nous projeter
dans cet univers aux contours si familiers et de devenir les
personnages de chair d'un monde numérique. Cette crise d'identité
que nous traversons aujourd'hui, à mesure que les images qui nous
entourent deviennent de plus en plus manipulées, se confirme non
seulement dans le domaine de l'art contemporain mais aussi dans
celui du cinéma par exemple (Matrix, ...).
Craig Kalpakjian confronte nos émotions aux fruits de notre
imagination et de nos "progrès" technologiques créant ainsi une sorte de transition entre le réel et
l'illusion.
'It seemed like the sculptural objects became the things that everyone wanted to focus on, and I was really more interested in the space around them. I thought that as a medium these programmes could explore space more directly.'
Craig Kalpakjian